L'épreuve a d'abord été marquée par deux faux départs, à l'initiative de deux candidats étrangers : BENGAN (DJANGO RIFF), pour le premier, et JOVIALITY (SWE) (CHAPTER SEVEN) pour le second. Lors de ces tentatives inabouties, JUSHUA TREE (Bold Eagle) se faisait oublier, parmi les seconds rangs, comme étranger à la pression du départ. Une forme de sérénité qui a marqué l'un des copropriétaires de Jushua Tree, l'entraîneur de galop Yannick Fouin. Habitué aux grandes joutes d'obstacle et à la haute compétition, il a vécu la nouvelle performance gagnante de son représentant entre stress et sérénité, nous déclarant après la victoire : "Quand vous avez le meilleur cheval de sa génération à l’heure actuelle, c’est forcément excitant et motivant de venir à Vincennes. Aujourd’hui, j’étais un peu stressé, confiant mais tendu. C’est un bon stress aussi. J’ai vécu cette course sereinement mais j’ai trouvé que le cheval était un peu loin au départ et que Jean-Michel (Bazire) prenait particulièrement son temps. Il était incroyablement serein." De son côté, Jean-Michel Bazire nous a confirmé la supériorité de son partenaire : "Cela n’a pas été si facile que cela mais il l’a bien fait."
Un duo de champions s'explique
La sérénité est une chose mais il y a, d'abord et avant tout, l’âpreté de la lutte et l'exigence de l'effort. Après avoir laissé les autres endosser les premiers rôles (JUSTIN BOLD dans celui d'animateur, DESIDERIO D'ESI de premier candidat offensif et JUST A GIGOLO dans celui du second), Jushua Tree a lancé les hostilités en haut de la montée à 800 mètres du but. Joviality ne l'a alors plus lâché d'une semelle. Jean-Michel nous relate sa course vue de l'intérieur, à partir de la montée : "J’ai demandé à mon partenaire de progresser pour se poser à côté de Yoann (Lebourgeois, aux commandes Justin Bold) et il a fait la différence à l’entrée de la ligne d’arrivée. Joviality était à trois-quarts de nous dans le final. Je ne me suis pas trop retourné, restant bien avec mon cheval." Dans le final, Joviality a bien été la seule en mesure de coller le champion français. Elle a même laissé l'impression de pouvoir, à un moment, "sauter" son rival. Mais en fait, jamais elle n'a pu refaire sa longueur de retard.